Ma dernière tribune dans Boulevard Voltaire.
Pour Édouard Philippe, les responsables des violences de Chanteloup-les-Vignes ne seraient qu’une « petite bande d’imbéciles et d’irresponsables ». Une déclaration qui a fait réagir l’opposition, consternée par le manque de fermeté des propos.
Parmi eux, l’élu du Rassemblement national Jean-Lin Lacapelle, qui dénonce l’angélisme du gouvernement au micro de Boulevard Voltaire.
Devant le chapiteau cassé de Chanteloup-les-Vignes, Édouard Philippe a parlé d’acte irresponsable de petits imbéciles.
Pensez-vous que le Premier ministre a pris conscience de la situation ?
Je ne pense pas réellement qu’il ait vraiment pris conscience de la gravité de la situation. Le Premier ministre est totalement déconnecté ou alors il cherche encore à ne pas faire de vagues.
Quand des voyous organisent un véritable guet-apens contre des pompiers et des policiers, ce ne sont pas des petits imbéciles. Ce sont des criminels et des délinquants !
Je ne sais pas à qui voulait s’adresser le Premier ministre. Peut-être qu’il voulait s’adresser à son voisin de palier qui renverse la poubelle. Lui, c’est peut-être un imbécile…
En revanche, là on est en présence de véritables criminels. Le vocabulaire utilisé par le Premier ministre et par le gouvernement est une illustration d’un angélisme et d’une faiblesse totale.
Hier, c’était Chanteloup-les-Vignes. La semaine dernière, c’était Béziers et Mantes-la-Jolie.
On a l’impression que les banlieues commencent à s’enflammer.
Comment jugez-vous la situation de notre pays ?
Vous l’avez parfaitement dit. Il ne s’agit pas du tout d’un fait divers exceptionnel, mais bien d’actes récurrents. Tous les deux ou trois jours, une situation comme celle-là apparaît.
Ce fut Béziers avec deux écoles brûlées. Ce fut Chanteloup-les-Vignes avec plus de trois millions de dégâts en quelques heures. Mais aussi Givors et Mantes-la-Jolie. Toutes les banlieues s’enflamment les unes après les autres. Ces voyous essaient de faire reculer ceux qui s’opposent à leur petit trafic.
C’est la conséquence d’un énième échec de la politique de la ville. On a dû investir 75 milliards d’euros en quarante ans dans la politique de la ville. Cela a créé un véritable déséquilibre dans l’aménagement du territoire et continué à creuser les écarts avec les zones rurales.
Finalement, le résultat est un échec total. Rien n’a avancé et au contraire, on a créé un déséquilibre. Il faut aujourd’hui changer de méthode, arrêter cet angélisme et faire restaurer l’État de droit. Cela veut dire, la tolérance zéro, stop à l’impunité, faire en sorte que la laïcité s’implique, faire en sorte que dans les écoles on apprenne le Français, l’Histoire, qu’on renforce l’assimilation et qu’on arrête avec ce vivre ensemble qui ne fonctionne pas ! Il faut reprendre le problème à la racine. Le gouvernement fait tout le contraire. Il continue à se cacher les yeux.
Est-on toujours dans le côte à côte ou dans le face à face ?
On est dans le face à face depuis longtemps. Des bandes de jeunes voyous et l’islamisme radical font face aux valeurs de la République et à la France, en quelque sorte. Cet islamisme radical défie la France et est en train de gagner dans un certain nombre de villes ou de départements.
Le gouvernement a récité son chapelet de mesures comme certaines lois comme le renforcement des fonctionnaires de police. Cela fait des années qu’on investit, mais on n’a certainement pas pris le mal à la racine. Par conséquent, aujourd’hui, des gens nous défient, ne respectent pas les valeurs de la République et sont totalement impunis. Il faut tout simplement que la justice se fasse.
Le problème n’est pas économique. Le problème est culturel, cultuel, politique et judiciaire. Tant qu’on n’aura pas compris cette équation-là, on continuera tous les trois jours à parler de «faits divers» dans les médias.