Processus d’adhésion : je mets en garde la Serbie contre les dérives de l’UE !

L’Union européenne, telle qu’elle est aujourd’hui, correspond-elle aux visions de la Serbie ?

La Serbie est avant tout un État souverain. Elle peut choisir l’UE, mais nous souhaitons la mettre en garde contre les dérives de cette dernière qu’elle pourrait alors subir.

Mon intervention en délégation parlementaire UE-Serbie.

C’est avec un plaisir tout particulier que je tiens à souhaiter la bienvenue, à titre personnel, à la délégation parlementaire de Serbie.

J’y tiens tout particulièrement car je m’exprime ici avant tout en tant qu’élu français, citoyen d’une nation historiquement amie du peuple serbe.

Cette amitié fut portée par nos engagements mutuels durant le Premier conflit mondial, et se continua au gré des évolutions respectives de nos deux peuples.

Mais c’est une profonde déchirure pour nous d’avoir vu, en 1999, le monument dédié à l’amitié franco-serbe à Belgrade recouvert d’un voile noir.

Nous ne devons pas oublier ce que le peuple serbe a subi alors.

C’est pourquoi j’invite aujourd’hui solennellement l’Union européenne à une certaine retenue et à plus de pudeur à l’égard de la Serbie.

Sur le processus d’adhésion en lui-même, j’ai eu l’occasion, à plusieurs reprises, de mettre en garde nos amis serbes.

L’Union européenne, telle qu’elle est aujourd’hui, correspond-elle aux visions de la Serbie ?

 La Serbie est avant tout un Etat souverain. Elle peut choisir l’Union européenne, mais nous souhaitons la mettre en garde contre les dérives de cette dernière qu’elle pourrait alors subir.

C’est pourquoi nous dénonçons, depuis 2015, les rapports annuels du Parlement européen relatifs au processus d’adhésion de la Serbie.

Parce que nous les trouvons tout particulièrement sévères envers la Serbie.

– Peut-on forcer la Serbie à avoir, en termes de relations internationales et de stratégie, une option univoque et exclusive en seule direction de Bruxelles ?

– Peut-on forcer la Serbie à n’avoir comme perspective stratégique obligatoire l’adhésion à l’OTAN, qui se dessine désormais comme l’instrument exclusif de toute politique européenne en matière de défense ?

– Peut-on forcer la Serbie à adhérer à la politique des sanctions et lui ôter ainsi ce rôle médiateur qu’elle pourrait pourtant avoir dans le cadre du dramatique conflit en Ukraine ?

– Peut-on forcer la Serbie à prendre des options politiques et idéologiques qui seraient en décalage par rapport à ses propres choix démocratiques ?

On notera quand même que les rapports établis annuellement dans le cadre du processus de Thessalonique sont particulièrement élogieux pour l’Albanie, la Macédoine du Nord, le Monténégro, la Bosnie-Herzégovine, mais particulièrement sévères pour la Serbie.

Je le dis à nos amis Serbes : c’est pour nous un plaisir d’être ensemble, de revoir à sa place ce pays cher à l’amitié française dans les relations diplomatiques.

Mais, sur la question de l’Union européenne, vous me permettrez de partager avec vous notre perplexité.