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Haut-Karabakh, le grand projet pan-turcique d’Erdogan

Ma dernière tribune parue dans ValeursActuelles.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la disparition annoncée de ce territoire arménien et de sa population n’embrase pas l’émotion des “grandes consciences” occidentales, s’indigne Jean-Lin Lacapelle, député européen du Rassemblement national.

Dans le Haut-Karabakh, territoire peuplé d’Arméniens depuis la nuit des temps qui a vu ce peuple devenir la première nation chrétienne de l’histoire, la population est jetée sur les chemins de l’exil du fait d’une véritable opération d’épuration ethnique conduite par l’Azerbaïdjan.

En 1991, conformément au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, ce territoire historiquement et légitimement arménien avait demandé son rattachement à l’Arménie – ou, plutôt, son retour à sa patrie originelle.

Car le Haut-Karabagh fut rattaché, de façon totalement arbitraire, à la République soviétique d’Azerbaïdjan en 1921 par les communistes. Il s’agit là d’une fourberie dont l’Union soviétique a usé et abusé pour rendre les indépendances de ses États satellites difficiles et porteuses de conflits programmés.

Dans son offensive, relancée depuis deux ans, et qui n’épargne pas les civils, l’Azerbaïdjan bénéficie du soutien du régime islamiste d’Erdogan, qui lui fournit sans limites armements, drones et même combattants islamistes en droite provenance de Syrie.

Le projet azéri est clair : éliminer toute trace de présence arménienne dans le Haut-Karabagh, en liquidant la présence du peuple arménien et en détruisant des églises et monastères vieux de plusieurs siècles, voire de plus d’un millénaire.

La Turquie d’Erdogan, son sinistre complice, avait donné le ton avec l’ignoble génocide arménien de 1915, qu’elle nie encore aujourd’hui plus que jamais.

Mais si le régime de Bakou, flanqué de celui d’Ankara, peut agir ainsi en toute impunité depuis deux ans, c’est que l’Union européenne, et singulièrement la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lui a donné un véritable permis de tuer, de déporter, de détruire.

En passant un contrat massif d’importation de gaz avec l’Azerbaïdjan de son propre chef, Ursula von der Leyen porte une responsabilité écrasante dans le drame qui se déroule sous nos yeux au Haut-Karabagh. Oui, la présidente de la Commission européenne porte le sang des Arméniens sur ses mains.

Et on sait que le couple infernal turco-azéri ne s’arrêtera pas au Haut-Karabagh. L’Arménie elle-même est menacée par des incursions régulières de l’armée de Bakou. Le grand projet pan-turcique d’Erdogan et de ses comparses, qui vise à établir une continuité territoriale entre les territoires turciques, de la Turquie au Kirghizistan, passe par la mise au pas de l’Arménie, qui sépare la Turquie de l’Azerbaïdjan.

Ce sera d’abord l’extorsion d’un couloir territoriale le long de la frontière iranienne. Mais, peut-être, aussi, demain, un second génocide arménien pour supprimer totalement l’obstacle : perspective atroce, mais non invraisemblable, puisque celui de 1915 est toujours nié par Ankara.

Porteur d’une résolution au Parlement européen sur le Haut-Karabagh au nom du groupe Identité et Démocratie, je tiens à apporter tout mon soutien au peuple arménien.

Et à l’assurer que les combats de nos compatriotes d’origine arménienne, admirables tant par la culture de leurs racines très profondes que par leur assimilation à notre pays, seront aussi toujours les nôtres.

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